Lope de Aguirre - Aventurier espagnol
1518 - 1561
Lope de Aguirre était un conquistador espagnol en Amérique du Sud. Soldat mégalomane et paranoïaque, il assassina les chefs de la plus grande expédition espagnole à la recherche de l'Eldorado.
Il descendit les fleuves Marañón, Amazone et Orénoque et conquit l'île Margarita aux colons espagnols. Aguirre s'est rebellé contre l'empereur Philippe II et a envoyé des lettres contenant des propos rebelles à l'empereur. Il est parti à la conquête du Pérou avant d'être finalement tué par ses propres hommes près de Barquisimeto, au Venezuela.
Sa vie en Espagne
Aguirre est né vers 1510 dans la vallée d'Araotz, dans la province de Guipúzcoa, appartenant au royaume de Castille. (Aujourd'hui, Araotz appartient à la proche municipalité d'Oñati, en Espagne.)
Il était le fils d'un noble, avec une certaine culture, probablement issu d'une famille de greffiers. Aguirre était à Séville au début de la vingtaine lorsque Hernándo Pizarro revint du Pérou et en rapporta les trésors. La nouvelle précédente des aventures des conquistadors trouvant de l'or avait éveillé son imagination.
La vie de Lope dans le Nouveau Monde
Aguirre s'est probablement enrôlé dans une expédition de 250 hommes choisis sous les ordres de Rodrigo Buran. Il arrive au Pérou en 1536 ou 1537.
À Cuzco, entre autres activités, Aguirre était responsable de l'entraînement des étalons. En tant que conquistador, cependant, il devient rapidement célèbre pour sa violence, sa cruauté et sa sédition.
En 1544, Aguirre était aux côtés du premier vice-roi du Pérou, Blasco Nunez Vela, qui était arrivé d'Espagne avec l'ordre d'appliquer les nouvelles lois, de supprimer les Encomiendas et de libérer les indigènes.
Les conquistadors n'apprécient pas ces lois, notamment parce qu'elles leur interdisent d'exploiter les Indiens. Lope de Aguirre, cependant, participe au complot avec Melchor Verdugo pour libérer le vice-roi, et se retourne ainsi contre Gonzalo Pizarro.
Après l'échec de cette tentative, ils s'échappent de Lima vers Cajamarca, et commencent à rassembler des hommes pour aider le vice-roi. Pendant ce temps, le vice-roi s'était échappé, grâce à l'oidor Alvarez, par la mer jusqu'à Tumbes et avait formé une petite armée pensant que tout le pays allait se réveiller sous le drapeau royal.
La résistance du vice-roi à Gonzalo Pizarro et à son adjoint Francisco de Carvajal, le tristement célèbre "démon des Andes", durera deux ans jusqu'à sa défaite à Añaquito le 18 janvier 1546.
Melchor Verdugo et Lope de Aguirre étaient partis au Nicaragua en naviguant vers Trujillo avec trente-trois hommes. Melchor Verdugo avait conféré le grade de capitaine à Rodrigo de Esquivel et Nuño de Guzmán, le grade de sergent-major à Aguirre et le statut de contador à P. Henao.
Henao participera plus tard à l'expédition d'Ursua vers Omagua et El Dorado. Cependant, en 1551, Lope de Aguirre retourne à Potosí (qui faisait alors encore partie du Pérou et fait maintenant partie de la Bolivie). Le juge Francisco de Esquivel l'arrête et l'accuse d'infraction aux lois de protection des Indiens.
Le juge ne tient pas compte des raisons d'Aguirre et de ses prétentions de noblesse et le condamne à une flagellation publique. Blessé dans son orgueil, Aguirre attend la fin du mandat du juge. Craignant la vengeance d'Aguirre, le juge s'enfuit, changeant constamment de résidence.
Aguirre a poursuivi Esquivel à pied jusqu'à Lima, Quito et ensuite Cuzco. En trois ans, il a parcouru 6 000 km à pied, sans chaussures, sur les traces d'Esquivel. Les soldats suivaient avec intérêt cette poursuite obstinée.
Finalement, Aguirre le trouva à Cuzco, dans le manoir du magistrat, alors qu'Esquivel faisait une sieste dans la bibliothèque, vêtu d'une cotte de mailles qu'il portait toujours par crainte d'Aguirre. Ce dernier lui a coupé les tempes. (On suppose qu'Aguirre est revenu plus tard pour chercher un sombrero qu'il avait laissé derrière lui). Protégé par des amis qui l'avaient caché, il s'enfuit de Cuzco, se réfugiant chez un parent à Guamanga.
En 1554, ayant besoin de réprimer la rébellion de Hernández Girón, Alonzo de Alvarado a obtenu le pardon pour tous ceux qui s'étaient engagés dans son armée et avaient été affiliés à Lope de Aguirre. Aguirre s'est battu et a été blessé à la bataille de Chuquinga contre Girón, ce qui lui a valu une claudication incurable qui allait l'ostraciser auprès de ses pairs.
A la recherche de l'El Dorado
En 1560, il se joint à l'expédition de Pedro de Ursúa qui descend les fleuves Marañón et Amazone avec 300 hommes et des centaines d'indigènes. Un an plus tard, il participe au renversement et au meurtre d'Ursúa et de son successeur, Fernando de Guzmán, auquel il succède finalement.
Lui et ses hommes atteignent l'Atlantique (probablement par le fleuve Orénoque), dévastant les villages indigènes en chemin. Le 23 mars 1561, Aguirre incite 186 capitaines et soldats à signer un acte qui le proclamerait prince du Pérou, de la Terre de Feu et du Chili.
Il est réputé avoir dit en 1561 :
"Je suis la Colère de Dieu,
le prince de la liberté,
Seigneur de Tierra Firme et des Provinces du Chili."
En 1561, il s'empare de l'île Margarita et la tient sous l'emprise de la terreur. Lorsqu'il passe sur le continent pour tenter de prendre Panama, sa rébellion ouverte contre la couronne espagnole prend fin, il est encerclé à Barquisimeto, au Venezuela, où il assassine sa propre fille Elvira "parce que quelqu'un que j'aimais tant ne devait pas venir se coucher chez des gens ruinés".
Il a également tué plusieurs partisans qui voulaient le capturer avant d'être finalement capturé et fusillé. Le corps d'Aguirre a été découpé en quartiers et envoyé dans différentes villes du Venezuela.